La forge Angosse à Arthez d'Asson

La forge d’Arthez d’Asson, un patrimoine qui témoigne de l’activité industrielle de la Vallée de l’Ouzom.

Au cœur de la Vallée de l’Ouzom, située au quartier des Aoûles, vous pourrez découvrir le dernier vestige et symbole d’une activité sidérurgique introduite par les catalans : la forge d'Angosse. 
Elle est considérée comme le porte-drapeau de l’ingéniosité technique et savante du XVI ème siècle, dont le secret résidait dans l’utilisation de l’eau pour souffler le feu.


Histoire et fonctionnement


A partir du XVI ème, dans la Vallée, la forge de Louvie-Soubiron, créée au pied des mines de Baburet et remise en fonction autour de 1512 (Cassini 1813), sous le contrôle du seigneur de Louvie. Ensuite, d'autres vont faire leur apparition, comme les forges du Milieu et de Nogarot (Cassini 1813) qui sont situées à la frontière cadastrale de deux domaines seigneuriaux. Enfin, la 4ème et dernière forge attestée est la propriété du seigneur d’Incamps, dite de "Saint-Paul" et "d’Angosse" (Cassini 1820) à Arthez d'Asson.
La gorge pyrénéenne qu’est la Vallée de l’Ouzom, présente du point de vue architectural un caractère industriel moins marqué par les hauts-fourneaux que le reste de la France.
Les forges utilisaient le minerai de fer extrait des mines de Baburet à Louvie-Soubiron directement accessibles depuis le bourg de Ferrières, connues et exploitées depuis l'Antiquité, principalement entre 1512-1866, puis dans la seconde moitié du XXème siècle.Après le XIXème siècle, les forges dites "à la catalane" étaient caractéristiques d'un dispositif dans lequel le passage de l'eau à l'intérieur des tubes verticaux appelés "trompes", entraînent l'air qui est ensuite séparé de l'eau dans une caisse à vent. Cet air sous pression est insufflé dans une tuyère et projeté sur les braises du foyer. Une fois le fer extrait et transformé en barres, il est expédié dans de petits ateliers qualifiés de "martinets", destinés à la fabrication de petit outillage et de quincaillerie. 
Au XIXème siècle, les forges de la vallée s'éteignent lorsque l'empereur Napoléon III autorise l'importation de minerai étranger. Après leur fermeture dans la région, certaines sociétés tentèrent de relancer la machine, sans grand succès, car très vite dépassées par les hauts-fourneaux industriels qui fondaient et désoxydaient simultanément le minerai. L'exploitation disparut donc ne laissant que de maigres vestiges, toutefois ces derniers sont encore perceptibles dans le paysage. 

Découvrir la forge aujourd'hui

Aujourd’hui, les curieux qui s’aventurent à Arthez d’Asson peuvent découvrir plusieurs petites balades pédestres dont, un parcours panneauté qui retrace les étapes de fondation du village impulsée par cette activité forte et emprunte les abords de ce site industriel. Une déambulation plus paysagère et contemporaine à la rencontre de la mémoire et des savoir-faire des habitants avec l’application Patrimoine en balade.

A l’image de l’apprentissage de de ce procédé, la forge s'inscrit sur l'itinéraire culturel de la Route du Fer dans les Pyrénées qui réunit un ensemble de partenaires partageant cette histoire du fer.

Nouveauté : Vous pouvez désormais réaliser une visite virtuelle de ce site grâce à l'application "Fer(us) d'histoire", depuis votre PC ou votre smartphone (sur Play Store et App Store). Ce dispositif est une invitation à l'exploration et à la découverte des secrets de l'exploitation des ressources naturelles qui ont fait l'histoire de cette vallée.